mardi 23 mai 2017

La signification des nombres dans la bible

Voici le texte du Monsieur Marc Pernot du site de l'Oratoire du Louvre qui explique l'usage des nombres dans la Bible.

(....) les nombres ont une signification globalement assez simple. Et bien souvent l'indication d'un nombre ne donne pas d'indication sur une quantité mais plutôt sur un sens ou une qualité.
  • 1 est le nombre de Dieu, l’Unique incréé, “Ecoute Israël, l’Eternel est notre Dieu, l’Eternel est Un”
  • 2 est le nombre de la parole de Dieu, qui est comme une "épée à double tranchant" (Heb 4:12), permettant de discerner, de lever la confusion entre les lumières et les ténèbres, le bien du mal...il y a deux testaments, deux traditions révélées dans le Judaïsme, et Dieu parle souvent deux fois, c’est deux fois qu’il donne la loi à Moïse sur le mont Sinaï,, cette loi est écrite sur deux tables de pierres.
  • 3 est encore le nombre de Dieu, ou tout au moins du spirituel, et cela dans bien des peuples, car le triangle est la seule figure géométrique stable, le 3 évoque la stabilité, l'éternité. (Cf la Trinité)
  • 4 est le nombre du terrestre, de la dimension matérielle de la création qui ignore Dieu (les quatre points cardinaux, les quatre éléments, les quatre pattes des animaux...)
  • 5 est est un chiffre très important dans la Bible, 5 est le nombre de la Loi, guidant l'action juste des humains. La Torah est le Pentateuque: les cinq premiers livres de la Bible et sur les Tables de la Loi, il y a cinq commandements sur une table et cinq sur l’autre. A l'origine, c'est probablement du au nombres de doigts de la main, évoquant ainsi l'action. On retrouve ce chiffre dans les évangiles par exemple dans le nombre de pains qui sont multipliés par Jésus (Matthieu 14:17).
  • 6 est le nombre du refus et de l’opposition à Dieu, c’est le “7” auquel on retire le Un de Dieu, il évoue le rejet volontaire et conscient de la dimension spirituelle
  • 7 est le nombre de la perfection de la création, c'est à dire de la création matérielle parachevée par la bénédiction de Dieu reçue. C’est le nombre des 7 jours de la création de la Genèse, et c’est aussi 4+3, c’est à dire le matériel qui s’unit au spirituel.
  • 10 est encore un autre nombre de la Loi comme les dix commandements, une alliance de la Parole et de la Loi morale.
  • 12 est le nombre du peuple de Dieu, comme les 12 tribus d’Israël et les douze apôtres, c’est le nombre de ceux qui se veulent appartenir à Dieu, (même s’ils ne sont pas parfaits). C’est encore une combinaison de 4 le matériel et de 3 le spirituel, mais d’une manière moins parfaite.
  • 40 évoque un temps long, matériellement long, pas forcément créateur comme le serait une période de 7 ou de 10 jours, mais plutôt comme un temps de gestation.
  • 1000 veut dire une multitude.
Ensuite, on peut utiliser ces nombres dans des formes développées. Par exemple :
  • 666 est le matérialisme élevé au rang d'une divinité. Dans l’Apocalypse ce nombre est appelé "le chiffre de la bête”
  • 42 est composé de 6 et de 7, c'est la transition entre le 6 de la création matérielle du monde et le 7 de la création bénie (voir Apocalypse 11:2; 13:5)
  • Le Christ dit qu’il faut pardonner 7 fois, 70 fois 7 fois à son prochain, et c’est là bien le but de la création divine.
  • Il y a 24 classes de prêtes en Israël, ce qui est un multiple direct de 12 etc...
  • 4000 personnes évoque la multitude de l'humanité de toute la terre, 5000 personnes évoque le peuple de la Loi,ce qui est donc moins de monde que 4000 (voir par exemple les multiplications de pains dans Marc 6 et 8)
  • 144000 est une multitude voulue par Dieu, comme un peuple entier de peuples, ce que sont les élus de Dieu dans l'Apocalypse.
Cette place à l'allégorie dans la Bible gène ceux qui veulent verrouiller le sens de la Bible dans une signification bien bétonnée, mais qu'on aime ça ou non, il est manifeste que la pensée de l'époque était comme cela. Un passage de l'évangile montre même une instance toute particulière sur cette question des nombres : Marc 8:17-21, à plusieurs reprises, Jésus pose la question à ses disciples “Est-ce que vous vous souvenez combien il y avait de pain? Et combien de personnes ont été nourries? Et combien de paniers il est resté?” Et vous est-ce que vous vous souvenez de ces chiffres sur lesquels Jésus insiste tant, et qui semblent la clef de l'interprétation de ces multiplications des pains?
  • La première fois y a 5 pains, qui nourrissent 5000 personnes, et il reste 12 paniers. 
  • La seconde fois, il y a 7 pains, qui nourrissent 4000 personnes, et il reste 7 paniers.
L'interprétation de ces chiffres ne pose visiblement pas le moindre problème aux disciples de Jésus. Ils n'ont pas besoin de le questionner plus à ce sujet. Il a suffit que Jésus attire leur attention sur ces nombres pour que d'un coup ils comprennent qu'il s'agit de se méfier de l'enseignement des pharisiens et pas de leurs boulangeries, et que véritablement, ce qu'offre le Christ est la Parole de Dieu, une parole de bénédiction qui est donnée à l'humanité toute entière, et non plus seulement une Loi qui est donnée au peuple de la Loi.


 

Voici le système de numérotation en hébreu

(d'après Wikipédia, consulté le 23/05/2017)
 
En hébreu, les lettres ont une valeur numérique et peuvent être utilisés pour compter. Cela s'appelle la « guématria », du grec « geometria ». La numérotation alphabétique est à base 10. Elle utilise les 27 lettres de l'alphabet (22 lettres ordinaires + les 5 finales) de la façon suivante:
  • Les 9 premières lettres ordinaires (aleph, bêt, guimèl, dalèt, hé, vav, zayin, hèt et tèt) correspondent aux chiffres 1 à 9 ;
  • Les 9 suivantes (yod, kaf, lamèd, mèm, noun, samèkh, ayin, pé et tsadé) aux 9 dizaines (10 à 90) ;
  • Les 4 dernières (qof, rèch, chin et tav) aux 4 premières centaines (100 à 400) ;
  • Les 5 lettres finales (kaf, mèm, noun, pé et tsadé) aux 5 dernières centaines (500 à 900).
GlypheHébreuxValeur
אAleph1
בBet2
גGimmel3
דDalet4
הHe5
וVav6
זZayin7
חHet8
טTet9
יYod10
כKaf20
לLamed30
מMem40
נNun50
סSamekh60
עAyin70
פPe80
צTsadi90
קKof100
רResh200
שShin300
תTav400
ת״ק ou ךTav Kof ou Kaf Sofit500
ת״ר ou םTav Resh ou Mem Sofit600
ת״ש ou ןTav Shin ou Nun Sofit700
ת״ת ou ףTav Tav ou Pe Sofit800
תת״ק ou ץTav Tav Kof ou Tsadi Sofit900
 
 
Quelques exceptions :
 
 
1- Le nombre 15 s’écrit = Tèt(9) Vav(6). Or, on devrait écrire Youd(10) suivit de
Hè(5), mais cela correspond à l'un des noms de D.ieu utilisé dans le texte biblique.
Pour éviter ce qui pourrait correspondre à une utilisation abusive du nom de D.ieu on
remplace le Youd par la lettre précédente, le Tèt et on ajoute ce qui manque donc un
6 (Vav) pour arriver à la bonne somme.
2- Le nombre 16 = Tèt(9)+Zaïn(7). En effet, on devrait avoir Youd(10), suivit de
Vav(6). Or ce sont les deux lettres du Tétragramme, le nom par excellence de Dieu
(YHWH) : Youd – Hé – Vav – Hé.
3- La valeur numérique des lettres hébraïque peut également servir de clé de lecture
du texte hébraïque c'est ce que l'on appelle la Gamatria ou numérologie hébraïque.
 
 
 
         Le système alphabétique utilise le principe additif dans lequel les valeurs attachées aux lettres sont ajoutées pour représenter la valeur totale du nombre. Par exemple, 177 est noté קעז, ce qui correspond à 100 + 70 + 7 = 177.
Jusque 999, chaque nombre peut être noté de plusieurs façons, correspondant à l'addition des différents éléments le composant, avec d'éventuelles significations associées de par la valeur alphabétique.
Pour une numération "neutre" en termes de signification, la lettre / chiffre représentant l'élément du nombre de la plus faible valeur (généralement l'unité de 1 à 9) se trouve à la gauche du nombre. Les éléments de valeur supérieur se succèdent vers la droite par ordre de valeur croissante.
Les nombres 15 et 16 sont notés respectivement טו (9+6) et טז (9+7), en lieu et place de יה et יו. La raison en est que ces dernières combinaisons ne peuvent être utilisées couramment, étant associées au nom de Dieu dans le judaïsme.
Ce système nécessite 27 lettres, soit les 22 lettres de l'alphabet hébreu, et 5 sofit (finales) ajoutées pour former 27 (3 × caractères). Régulièrement, la dernière lettre, tav (qui a une valeur de 400) est utilisée en combinaison avec elle-même et / ou avec d'autres à partir de kof (100), pour générer les nombres de 500 et suivants.
Un gershayim (caractère similaire à un guillemet) est généralement inséré à droite du caractère le plus à gauche pour indiquer que le groupe de caractère est un nombre plutôt qu'un mot. Quand une seule lettre est utilisée (comme pour les nombres de 1 à 9, 10, 20..., 100, 200, etc), un caractère geresh (caractère similaire à une apostrophe) suit à gauche de la lettre.
Les milliers sont notés séparément, et le compte des milliers précède le reste du nombre (à la droite des valeurs du nombre plus petites donc). Il n'existe pas de marque spécifique pour indiquer qu'il s'agit de milliers, ce qui peut théoriquement amener une ambiguïté, mais qui est généralement levée par le contexte. Lorsqu'il s'agit de spécifier le nombre d'années calendrier, la valeur du millier (actuellement de 5 [ה]) n'est généralement pas indiquée. Elle l'est par contre sur les valeurs monétaires.
L'hébreu moderne utilise généralement le système décimal standard et les chiffres arabes pour la plupart des usages. La numération hébraïque est de nos jours utilisée principalement pour noter les dates du calendrier hébreu, ainsi que, à l'instar des chiffres romains en français, pour numéroter des listes. Ils ont aussi une grande importance en numérologie et en gematria.
 
 

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