lundi 3 juillet 2017

Quelques psaumes et derniers chants

Voici les psaumes et les chants que nous avons mis en voix tout en apprenant le nouveau vocabulaire

Psaume 117


,א  לההללו תאת-היההוה  ; כהל-גוֹים;ם . לשהבחוהו, הכל-ההמאם;מים ,

ב  ם;כי הגלבר העילינו לחהסדוֹ--  :   תומאתמת-היההוה הלעוֹהלם . לההללו-היה


1 Louez l’Eternel, vous tous, ô peuples, glorifiez-le, vous toutes, ô nations!
2 Car immense est sa bonté en notre faveur, la bienveillance de l’Eternel demeure à jamais. Alléluia!

 
 

Isaie 61:10

 שוֹש האם;שיש לביההוה, התיגל לנהפם;שי יבאללהי--ם;כי ם;ההלם;בילשם;ני ם;בהגידיתילשע, המם;עיל הצהדהקה היהעהטם;ני:  תכהחהתן . הילכיהן הפיאר, הולכלכהלה לתהעתדה יכתליהה

 
 Je veux me réjouir pleinement en l'Eternel, que mon âme se délecte en mon Dieu! Car il m'a revêtu de la livrée du salut, enveloppé du manteau de la victoire: tel un fiancé orne sa tête d'un diadème, telle une jeune épouse se pare de ses joyaux.
 
 
.

(Psaume 16)


.ם;שם;וים;תי היההוה הלתנהגם;די התם;מיד:    ם;כי ם;מים;מים;ני, לבל-תאמוֹט הליכן, השלמח ם;לם;בי--לוהיתגל הכבוֹם;די
8 Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur; s’il est à ma droite, je ne chancellerai pas. 9 C’est pourquoi mon cœur se réjouit, mon âme jubile, mon corps même repose en sécurité.


( Psaume 121 ) . תא השא יעילני, תאל- תה ההם;רים--    ימ לאם;ין, היבאא תעהזם;רי תעהזם;רי, ימ ם;עם היההוה--    אע ישה, הש למם;ים הו האתרץ
1.Je lève les yeux vers les montagnes, pour voir d’où me viendra le secours. 2 Mon secours vient de l’Eternel, qui a fait le ciel et la terre.


( Isaie 12 ) והשלאהבתתם-למם;ים, הבהששוֹן, ם;מלמלעהייני, לההישוהעה
3 Vous puiserez avec allégresse les eaux de cette source salutaire

 
 
 
Cette année nous avons chanté également un autre extrait du psaume 121

 

הינה לאא-רינום . רולאא ייירשן--  שוימר, יירשרריאל

Celui qui te garde ne sommeillera point. Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël.
 
 
Et la version plus traditionnelle
 
 
Ce qui nous a permis de chanter en entier pour le grand final de l'année le psaume 121 en entier
 
Psaume 121

ישיר, עלעמלעלות --הא רשא יעיעני, האל- הה רהירים . ימ עאיין, ריבאא הערזירי --  הערזירי, ימ יעם ריהרוה . אעישה, רשעמיים רוראהרץ ;  עאל-יייתן עלמוט עררגהלך . עאל-רינום, אשרמהרך ,יהינה לאא-רינום . רולאא ייירשן--  שוימר, יירשרריאל . ריהרוה אשרמהרך;  ריהרוה יצרלך, עעל-עיד ריימיהנך . יורמם, עההשהמש לאא-עיהכרכה;  רוריירעח עברלרירלה : ריהרוה, יי רש רמררך ימ רכל-ררע . יירשאמר, האת-ענרפהשך --  ריהרוה, יירשרמר-יצארתך ובוהאך . ימעערתה, רועעד-עורלם

Cantique des degrés. Je lève mes yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours? Le secours me vient de l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied chancelle; Celui qui te garde ne sommeillera point. Voici, il ne sommeille ni ne dort, Celui qui garde Israël.
L'Éternel est celui qui te garde, L'Éternel est ton ombre à ta main droite. Pendant le jour le soleil ne te frappera point, Ni la lune pendant la nuit. L'Éternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme; L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, Dès maintenant et à jamais.
 
 
 
 
 
Et à la fin un extrait du psaume 137 (5 et 6)
 
-ה  יאם-הארשרכיחך רירורשרלים (5) Si je t’oublie jamais, Jérusalem תישרכעח ירמייניי     que ma droite me refuse son service! ו --   יתרדעבק-רלשויני, רליחיכ (6) Que ma langue s’attache à mon palais, :יאם-לאא הארזרכיריכי   si je ne me souviens toujours de toi, --יאם-לאא עאלעהלה, האת-רירורשעלים Si je ne place Jérusalemעעל, ראאש
 ישרמרחיתי.   au sommet de toutes mes joies! 
 
 

 
Et à la fin, le commentaire rabbinique de ce psaume (comme vous l'avez souhaité)
 
Réflexion sur le Tehilim - Psaume 137
par Albert Bensoussan
Par webmaster, samedi 24 novembre 2007 à 17:38 ::
Sur le Blog de: terredisrael.com

L'autre soir mon écran m'envoie une chanson israélienne,
que je trouve quelque peu mièvre musicalement au regard de
son contenu : Im eshkah'er Yeroushalaïm.
Je reconnais aussitôt, car mon oreille en fut bercée pendant
toute ma jeunesse, les versets tant psalmodiés ? ou pleurés
? du psaume 137.
137, que voilà un bon chiffre ! car 1 + 3 + 7 = 11 = 2.
C'est le chiffre de la dualité : Sion et Jérusalem.
De l'une est issue la Torah, de l'autre la Parole divine.
Autant dire une dualité ramenée à l'unité, comme duel et un
à la fois est le couple primordial ish / isha, pétri
même chair, baçar mi baçari.
Mais pour l'heure nous sommes à Babel, dans l'exil et la
confusion : « Sur les fleuves de Babel là nous étions et
pleurions aussi au souvenir de Sion » (Al-naharot babel
cham yachavnou gam bah'inou bezoh'renou et-tsion).
Comment le Tehilim fait-il un tel bond dans le temps ?
Et David, le compositeur de ces chants, peut-il adoucir sur
sa harpe ? son kinor ? le dur chemin de l'exode plus de cinq
cents après avoir régné à Sion ?
Les Sages, dans la logique de leur science, et la certitude
de leur savoir, ont avancé l'idée que David avait « vu »
-- dans une vision prophétique ? la destruction du Temple que
son fils Salomon allait bâtir à Jérusalem ; oui, il aurait
vu les hordes d'Hébreux en route pour Babylone. Soit.
L'âme naïve peut faire taire sa raison et se couler dans la
pensée magique qui abolit toute chronologie.
Mais nous pensons que le temps n'a rien à voir à l'affaire,
puisqu'en fait, dans notre langue ancienne et l'écriture de
la Torah, passé et futur se confondent en un présent
permanent, intemporel.
Je serai qui Je serai, dit D.ieu à Moïse au buisson ardent,
et nous entendons et comprenons bien : Je suis qui Je suis.
C'est-à-dire Je suis en permanence, hors des catégories
contingentes de l'horloge des hommes, Je suis en éternité.
C'est pourquoi nous n'attachons pas une importance radicale
au scribe du Tehilim. Le roi David est-il l'auteur de tous
ces psaumes ? Eh bien, soit ! Il n'empêche que le Tehilim
nous parle dans notre temps et parcourt notre histoire,
la montant et la descendant à l'image de l'échelle de Jacob.

Alors, dans ce psaume 137, les verbes de la plainte s'expriment au futur, mais nous les comprenons et traduisons au présent : Si je t'oublie ? Im eshkah'er' qu'elle oublie ? tishkar.
Le lecteur du Sefer est familier de ce régime verbal qui fait de notre Torah un livre éternel parce que tous temps confondus.
S'il est vrai que sur notre planète bleue il y a nuit et il y a jour, comme nous l'apprenons au premier chapitre de la Genèse, dès lors qu'on s'élève dans le ciel, ces catégories lumineuses disparaissent, et avec elles le temps. Plus de nuit, plus de jour, plus d'hier, plus de demain, mais le ténébreux éclat d'un temps perçu comme immobile alors même qu'à nos yeux, fondu en espace, il file vertigineusement.
C'est de cette ambiguïté que naît la poésie, et le baroque espagnol, par la voix d'un Góngora (dont la judéité, aux dires de ses détracteurs, pointait du nez), sut donner dans ses Solitudes une vision du monde évoluant dans la « confusion », celle du temps et de l'espace, par le récit d'un naufragé, d'un premier homme, perdu au milieu des ombres, « foulant des crépuscules (crepúsculos pisando) »? et « la douteuse lueur du jour (la dudosa luz del día) ». C'est la naissance du monde et l'homme est seul dans la nuit : Berechit.
Le psaume 137 nous situe au milieu du chemin, dans une ouverture qui semble annoncer les plus célèbres vers italiens : « Au milieu du chemin de notre vie, je me suis retrouvé dans une forêt obscure.
J'avais perdu la voie droite », ainsi qu'a chanté Dante Alighieri (Nel mezzo del cammin di nostra vita'). Nous sommes là avec le psalmiste, « sur les fleuves de Babel », hors les murs de la ville, ainsi qu'il sied aux bannis et aux réprouvés. Ainsi naguère, dans notre longue Golah, les Juifs avaient eu obligation, en la Tlemcen du XV° siècle, de camper au-delà des portes de la ville' jusqu'à l'avènement du miraculeux Rab Ephraïm Enkaoua qui, ayant guéri la fille du sultan, avait obtenu de ce dernier la grâce d'habiter au c'ur de la capitale almohade.
L'histoire se répète. Mais là nous sommes aux portes de Babylone et le peuple hébreu se lamente sur son Paradis perdu, « au souvenir de Sion (bezoh'renou et-tsion) ». Ces Hébreux interdits de séjour ont suspendu leurs harpes aux branches des saules, ?aravim. Et l'on sait que le saule est l'arbre du souvenir nostalgique. Mais c'est aussi cet arbre originaire de Mésopotamie, berceau d'Abraham, dont la feuille, ?aravah, associée au loulav et suspendue à la Soukka, qui est tente d'exil, a un rôle protecteur.
L'interprétation kabbalistique fait de l'?aravah le symbole de celui qui est exclu de l'étude de la Torah et des mitzvot, des bonnes actions, symbole du rejet et de la désolation ; par ailleurs, le saule est associé à la bouche, et donc ici au mutisme de ce peuple qui a perdu son Temple et l'exercice du culte. C'est pourquoi, dans ce psaume 137, les harpes sont suspendues aux branches du saule, et le texte précise : betoh'ah, tout au fond de l'arbre, tout dedans, noyées dans le bruissement du feuillage.
Mais voilà que le Perse vainqueur demande à l'esclave hébreu de chanter et de le divertir. Tout comme Samson aveugle et dépossédé de sa force chevelue est sommé de réjouir, par sa lourdeur impuissante d'ours enchaîné, la foule philistine massée dans le temple, et va appeler sur elle le châtiment du ciel en précipitant les colonnes, ainsi le peuple exilé consent-il à dépendre, à reprendre sa harpe et à exprimer sa douleur, avant d'excréter ses imprécations. Aux ?erou ?erou ! ? « rasez, rasez ! » - des Babyloniens répondront en fin de psaume ces verbes de vengeance, aussi expressifs qu'agressifs : yoh'ez, « écrasez », nipets, « fracassez ».
Mais avant la malédiction vient la plainte qui s'exprime comme un acte de foi. Non, ici, pas de cendre sur la tête ni de poing frappant la poitrine, pas d'accablement ni de démission, pas de victimisation déplorable, mais le serment positif de garder vive la mémoire de Sion et de retrouver la voie droite dont parlera Dante. Alors s'élève le verset le plus beau, le plus fort de toute l'histoire d'Israël : « Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite s'oublie (ou se dessèche) », qu'il faut scander en hébreu Im eshkah'eh' Yeroushalaïm tishkah' yemini.

Vers parfaitement rythmé par la répétition du verbe lishkoah' = oublier, conjugué au futur (mais au sens présent) : eshkah' = j'oublierai et tishk'ah' = elle oubliera, autrement dit, qu'elle oublie ! La forme tishkah', avec sa consonne T occlusive sourde initiale, relayée par la consonne K occlusive sourde médiane, dit bien la violence de l'expression verbale : qu'elle s'oublie, ma main, qu'elle dépérisse ou se dessèche, qu'elle oublie de fonctionner.
Quant à l'objet de cet oubli, la main, comment ne pas voir la répétition plaintive de la voyelle I : yemini ? Et surtout, comment ne pas voir en yemini le rappel musical, par l'initiale ye répétée, de Yeroushalaïm ? Nous avons là un procédé poétique des plus élaborés et des plus efficaces.
C'est cela la beauté du vers, par ailleurs choyé par la répétition de ce doux chuchotis ? esh -- au sein de Yeroushalaïm et de eshkah'eh'. Et enfin, ce rythme du vers en neuf pieds scandé 1-3-5, en respectant la gradation impaire de un à trois à cinq, est proprement le rythme élégiaque, que l'on retrouvera en poésie latine dans le rythme dactylique (le dactyle se compose d'une longue suivie de deux brèves ? ? ?).
Eh bien ! si l'on songe qu'en poésie latine le dactyle est suivi du spondée (composé de deux longues ? ?), nous voyons apparaître là un antécédent de l'hexamètre dactylique latin avec ce jeu subtilement rythmé de eshkah'eh' ? dactyle : une longue + deux brèves ? et de tishkah' ? spondée : deux longues, ici bien martelées en deux temps, tish-kah'. En définitive, l'amour choyé de Jérusalem s'exprime d'une voix brisée s'étranglant dans la plainte, sur la corde aigue de la harpe décrochée du saule.
Mais lorsqu'on pleure, on pleure à plusieurs reprises, les larmes sont abondantes et réitératives, et donc si la main dépérit en même temps que la voix se perd dans le cri, la langue à son tour va se paralyser et coller au palais. Et le vers se prolonge ainsi : tidbak lechoni leh'iki. Avec cet impératif d'une rare violence tout en occlusives sourdes T + K à l'initiale et en finale, avec au milieu les occlusives sonores D + B : quatre occlusives en un mot de deux syllabes, c'est un record et c'est éminemment expressif de violence, car la consonne occlusive n'est rien d'autre qu'un blocage du souffle brutalement relâché ; l'occlusive, c'est la consonne de l'explosion (ainsi explique-t-on le fameux big-bang de la Genèse par les deux violentes occlusives sonores bilabiales de Berechit Bara). Mais par ce vers, nous voyons aussi se prolonger la plainte initiale dans lechoni suivi de leh'iki : trois I aigus et c'est la poursuite du cri.
Mais enfin, ce cri, cette plainte, cette violence des sons, tout cela est au service de la résolution finale, exprimée à nouveau sous forme de condition : im-lo ezkereh'i im lo a'ale et-yeroushalaïm ?al rosh simh'ati : « si je ne me souviens de toi, si je n'élève Jérusalem en (sur la) tête de ma joie ». Ainsi l'acte de foi exprimé dans la plus haute poésie se ramène-t-il à l'obligation de mémoire.
On sait, depuis, que l'impératif Yizkor - « il se rappellera », « rappelle-toi » - est devenu un impératif catégorique du judaïsme.

Mais ici, la mémoire ne s'applique pas aux malheurs qui vont
suivre ? et, en dernier lieu, à la Shoah --,
ce souvenir sur lequel nous prêtons serment depuis
vingt-six siècles est celui de la Cité de la Torah,
celle d'où sont issues la Loi et la Parole : Jérusalem.

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